L’école algérienne

 La caricature choisie a été réalisée par Ali Dilem, autrement appelé Dilem. Dilem est un dessinateur de presse, né le 29 juin en 1967 à El Harrach en Algérie.  Ses caricatures sont publiées dans des journaux connus tel que Charlie Hebdo, dans le quotidien algérien Liberté, et également dans des émissions télé comme l’émission Kiosque diffusée sur  TV5 monde. La caricature provient d’un article intitulé « Langues tendues » du journal Courrier International, le n°1672, datant du 17 novembre 2022. Il parle du fait que dorénavant les élèves étudiant en Algérie, apprendront l’anglais à partir du CE2 et plus à partir du collège.

Voir le dessin sur le site de Courrier International

 Cette caricature montre un petit garçon qui est dessiné deux fois mais dans deux contextes différents. La caricature se déroule à l’école car le petit garçon porte un bonnet d’âne, il a l’air un peu niais et des gouttes de sueur tombent de son visage. Ce qui montre qu’il n’est pas dans une position confortable. D’abord dans le premier dessin se situant à gauche, le petit garçon porte un bonnet d’âne avec écrit « âne » donc un mot de la langue française. A droite, le petit garçon porte le même bonnet avec le même mot. La différence est que cette fois-ci le mot « âne » n’est pas écrit en français mais en anglais « donkey ». Même si le petit garçon a toujours cet air niais, un phylactère s’ajoute avec écrit « yes ! » qui signifie « oui ». Ceci montre que l’élève est plus content d’apprendre l’anglais que le français. De plus, on pourrait le croire un peu plus stimulé notamment avec l’apparition de sa langue sortant de sa bouche mais aussi grâce au phylactère. Du côté francophone, le mot est écrit en noir contrairement au côté anglais où il est écrit en rouge. Cette différence de couleur attire immédiatement notre regard vers le mot « donkey ». Les couleurs de la caricature restent assez sobres mise à part le mot en anglais qui est mis en valeur par le contraste.

 Avant la colonisation, la langue parlée en Algérie était l’arabe officiel diffusé avec l’islam. Mais pendant la colonisation française, qui se termine en 1962, le français est devenu la langue officielle de l’Algérie. La francophonie a une vraie place au sein de ce pays, il est même plus facile de trouver un emploi lorsqu’on parle français plutôt qu’algérien. Malgré cette place, les Algériens font tout pour essayer de remplacer le français par l’anglais. Le président Abdelmajid Tebboune met en place une réforme pour apprendre dès l’école primaire l’anglais. Le président explique ce choix en paraphrasant un célèbre écrivain algérien, qui dit, « La langue française est un butin de guerre mais l’anglais est une langue internationale ». Cette nouvelle réforme montre la puissance de la langue anglaise, qui augmente de jour en jour. C’est exactement ce que Dilem a voulu exprimer à travers sa caricature. Cette réforme montre que la francophonie perd un peu de sa puissance, c’est un vrai déclin, car même dans les anciennes colonies françaises l’anglais supplante le français. Cela marque une baisse du soft power français, car la francophonie était tout de même un atout pour la culture française. Avec ce dessin Dilem montre que pour lui, apprendre l’anglais dès le plus jeune âge n’apportera rien de plus à l’enfant, car sur le dessin cet enfant à l’air tout aussi niais du côté français qu’anglais.

Pour conclure, cette caricature montre une vraie hégémonie de la puissance anglaise à travers le monde. Contrairement à la puissance française qui perd de plus en plus du pouvoir au niveau de son soft power et de son hard power.

Jeanne Gross

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