Jeudi noir en France

Cette caricature a été réalisée par Chaunu et publiée le jeudi 19 janvier 2023. Emmanuel Chaunu est un caricaturiste et dessinateur de presse français né le 7 décembre 1966  à Caen. Il croque l’actualité depuis 1986 pour de nombreux titres de la presse nationale. Chaque jour, il dessine pour Ouest France et L’Union de Reims, touchant ainsi plus d’un million de lecteurs. Cette caricature porte le nom de « Jeudi noir en France » et traite le sujet de la réforme des retraites. Le dessinateur Chaunu dessine la fronde contre la réforme des retraites qui va s’exprimer dans la rue.

Voir le dessin sur le site de Ouest France

Au premier plan, nous pouvons voir le président Emmanuel Macron avec la première ministre Élisabeth Borne. Nous apercevons également deux grands dés sur lesquels sont indiqués les chiffres 6 et 4. Lorsqu’on assemble ces deux chiffres, on forme le nombre 64, correspondant à l’âge légal de départ à la retraite prévu par la réforme du gouvernement. Le président français Emmanuel Macron déclare que « les jeux sont faits » comme dans un casino au jeu de la roulette,  cela donne le sentiment que le choix de cet âge est le résultat d’un pur hasard. Le dessinateur a ajouté à l’arrière-plan des manifestants qui sont contre la réforme. Ces derniers, avec les représentant syndicaux en tête, ne souhaitent pas partir en retraite à 64 ans. Ils sont vêtus d’un gilet jaune, en référence au mouvement dit des gilets jaunes, et portent des pancartes sur lesquelles est  marqué « non à la réforme ». Cela montre donc leur désaccord avec la décision prise par le président français. Le dessinateur a utilisé le langage des salles de jeu. Le président Macron dit « les jeux sont faits », les manifestants répondent « Rien ne va plus ».

Le dessinateur montre à travers cette caricature que dans une démocratie, il y a des oppositions. Même en étant élu au suffrage universel, on ne peut pas décider seul de tout. Il donne également le sentiment que les décisions sont totalement arbitraires comme s’il s’agissait d’un jeu de hasard. Les syndicats et les partis d’oppositions peuvent jouer de leur influence pour aménager des décisions politiques, c’est le propre d’une démocratie. A l’inverse, dans une dictature, les oppositions sont toujours fortement réprimées voire interdites.

Amélie Stehlin

Se débarrasser des Mollahs

Cette caricature a été réalisée par Chapatte (un dessinateur de presse Suisse), le 11 décembre 2022 dans un contexte de conflit en Iran à la suite de la mort de Mahsa Jina Amini qui est décédée car elle ne portait pas correctement son voile.  Publiée dans Le Canard enchaînée, elle s’intitule « Se débarrasser des mollahs ».

Voir le dessin sur le site de Chapatte

On peut voir une femme de dos, elle a de longs cheveux noirs déliés et porte une veste verte.  Elle brandit dans sa main un voile avec, au bout, une tête de Mollah ( un chef religieux pour le clergé musulman). Les couleurs sont assez froides : le noir des cheveux de la femme, le beige terne du voile ou encore sa veste qui est en vert kaki. Il n’y a pas de texte dans cette caricature et on ne sait pas où se déroule la scène mais on peut imaginer que cela se passe dans la rue si on se réfère aux manifestations. On ne voit pas l’expression de la femme car elle est de dos et l’autre personnage, dont on ne voit que la tête, a une expression de peur, il semble aussi être étouffé par la femme.

Il y a une référence flagrante dans ce dessin, en effet on peut comprendre que le personnage au-dessus du voile n’en est pas vraiment un mais est plutôt une métaphore car c’est le voile qui représente les Mollahs donc la religion. Il y a aussi une autre référence, celle à Mahsa Jina Amini qui a été tuée en Septembre 2022 à la suite d’une manifestation et dans laquelle elle avait mal mis son voile (raison pour laquelle elle est morte). Le message de cette caricature est donc que les femmes en enlevant leur voile se libèrent de l’oppression des Mollahs. Il s’agit de montrer que les femmes en Iran veulent se battre pour obtenir une certaine liberté dont les cheveux libérés sont un symbole.

Alicia Romero

Israël : la loi de l’extrême droite

Kichka qui a créé ce dessin, est un auteur israélien et belge né en 1954. Il est le fils de Henri Kichka, un survivant des camps d’extermination nazi, d’origine polonaise, le seul de sa famille à avoir survécu. L’auteur a décidé de la réaliser car le modèle démocratique de l’État d’Israël est menacé à cause de l’arrivée au pouvoir des partis suprémacistes. La caricature est publiée le 9 février 2023 dans Courrier International. Elle est parue initialement dans 124 News (Tel Aviv).

Voir le dessin sur le site de Courrier International

Cette caricature a été publiée suite aux élections législatives, fin 2022, qui ont eu pour résultat un très grand recul des partis de gauche et une montée en puissance des partis de droite et d’extrême-droite.  Depuis la fin de l’année 2022 et la formation du gouvernement Netanyaou la situation ne fait que s’aggraver, l’arrivée au pouvoir des partis ultraorthodoxes, suprématistes et religieux met en danger les fondements de l’État. Ce qui pourrait provoquer une 3eme Intifada (révolte du peuple palestinien), dans les territoires palestiniens occupés. 

Dans ce dessin on observe quatre hommes politiques dans une grande salle de sport jouant au bowling, on peut observer la foule dans les gradins. Les gradins sont marqués d’une phrase : « Élections numéro 1, Élections numéro 2, Élections numéro 3, Élections numéro 4, Élections numéro 5, » Les hommes politiques s’expriment aussi alors qu’ils ont dans les mains leur boule de bowling et sont prêts à tirer sur les quilles en face d’eux. Les quilles ont une inscription « Démocratie ». Le dessin représente plusieurs hommes, en partant de gauche à droite on peut voir : Itamar Ben-Gvir qui est le ministre de la sécurité nationale et porte un pistolet sur sa cuisse tandis que la boule de bowling qu’il tient ressemble à un explosif, puis on trouve Benyamin Netanyou, premier ministre, ensuite il y a Bezalel Smotrich, ministre des Finances et en dernier, Yitzhak Gldknopf ministre du Logement et de la construction. Les quatre hommes sont tous habillés d’un t-shirt bleu et d’un jogging noir. L’expression des hommes montrent qu’ils sont déterminés.

On remarque plusieurs couleurs comme le beige, le rouge le violet pour représenter les spectateurs dans les gradins et la couleur bleue.

Le texte joue un rôle clé car il montre tout d’abord le sujet de la caricature, il souligne que la démocratie est en danger.

On peut voir que cette caricature est satirique car le ministre de la sécurité Nationale, Itamar, tient un pistolet et a une sorte de « bombe » dans sa main, qu’il est prêt à jeter à tout moment sur la « Démocratie » on peut le voir car en tenant sa boule de bowling il s’exprime en disant « Strike du premier coup ». Le premier ministre Benyamin Netanyaou, contrairement à ItamarBen-Gvir dis « Moi d’abord ».

L’auteur veut probablement montrer que les hommes politiques sont prêts à tout faire pour obtenir ce qu’ils souhaitent et il nous met aussi en garde face à la montée du parti de droite qui se fait très vite en Israël. Les quilles nous montrent que la démocratie en Israël est dans une situation très critique et vulnérable car à tout moment elle peut tomber, elle est dans une situation instable où tout peut basculer à n’importe quel moment. L’auteur a représenté cette situation avec les boules de bowling qui pourront renverser la démocratie. Ce qui pourrait causer une troisième intifada et encore plus de désordre parmi la population.

Farah Er Raghibi

Attaque sur la démocratie brésilienne

Thiago Lucas est originaire de Pernambuco, né à Recife en 1987, il est historien de formation et travaille comme illustrateur et caricaturiste. Il a développé une recherche sur la caricature comme discours critique sur « l’industrie de la sécheresse » dans le Nord-Est du Brésil. Pour lui, interpréter le monde à travers l’humour graphique est une forme de résistance et d’engagement face à un monde si inégal et exclusif.

Voir le dessin sur le site de Cartoon Movement

La caricature a été publiée le 10 Janvier 2023. Le 8 janvier, des milliers de militants d’extrême-droite ont déferlé sur la place des Trois Pouvoirs de Brasília, où se trouvent le Congrès, la Cour suprême et le palais présidentiel. Les manifestants ou les militants ont détruit des symboles démocratiques pour exprimer leur refus de la défaite de Bolsonaro aux élections.

On voit une femme allongée sur le sol avec un genre d’écharpe sur laquelle est écrit «DEMOCRACY».

La femme, toute de bleu vêtue, exprime de l’impuissance vu qu’elle se fait marcher dessus et écraser par les manifestants vêtus de vert et jaune aux couleurs du drapeau brésilien. On dirait même qu’elle ne vit plus, qu’elle est morte.

Le but est de nous montrer que les Brésiliens sont mécontents de la démocratie, qu’ils se révoltent et qu’ils veulent «piétiner» la démocratie.

Charlotte Schranz

Israël : la loi de l’extrême droite

Cette caricature publiée à la une du Courrier international numéro 1684, daté du 9 février 2023, illustre le titre du dossier du magazine, «Israël : la loi de l’extrême droite ». Elle a été réalisée par le dessinateur néerlandais Tjeerd Royaards, qui dessine pour de grands journaux européens dont Der Spiegel ou Le Monde, ou pour CNN. Ce caricaturiste dirige Cartoon Movement une plateforme de dessin de presse et de journalisme.

Voir la couverture sur le site de Courrier international

Ce dessin représente un énorme poing qui vient détruire intégralement une sorte de temple antique sur lequel est inscrit « la démocratie ». Ce temple s’effondre de tout son poids sur le sol et on y aperçoit des personnes tenant des drapeaux. Le drapeau que tient la personne de couleur noire à gauche symbolise le mouvement LGBT alors que le drapeau vert évoque la paix, le pacifisme. D’autres personnages, sur les côtés, assistent apeurés à ce drame dont une femme avec son enfant à droite qui a réussi à partir à temps. Les autres personnes paraissent stupéfaites, angoissées ou tristes de ce qui vient de se passer.

Ce paysage de désordre doit être mis en relation avec la chute de la démocratie israélienne car on  peut voir le drapeau israélien  situé à gauche de l’image ainsi que le mot démocratie inscrit sur le fronton du temple. La main représentée en énorme serait celle de Benyamin Nétanyahou vainqueur des législatives de fin décembre dans le pays avec une coalition de droite voire d’extrême droite. Cette alliance des droites au pouvoir depuis maintenant deux mois fait craindre aux observateurs politiques une menace à la démocratie. D’où l’intérêt pour l’auteur de dessiner cette main de manière disproportionnée, un poing gigantesque en comparaison des individus plutôt petits. Ce contraste révèle que ce gouvernement supprime la démocratie sans que les citoyens ne puissent agir. En effet, depuis les législatives de décembre 2022, l’arrivée de l’extrême droite fait craindre aux citoyens la suppression de libertés essentielles à la démocratie comme la liberté de presse, la libre opposition ou les élections principes fondamentaux de l’État de droit. Or comme le nouveau gouvernement pourrait mettre en place une réforme allant dans ce sens, la population s’inquiète. Surtout que certains croient que le chef du gouvernement ne pourrait pas trop empêcher la coalition d’agir à son gré.  Le caricaturiste a également créé une symétrie entre le drapeau israélien à gauche et le drapeau palestinien à droite. On peut donc supposer que la guerre israélo-palestinienne prendrait des proportions plus brutales avec la nomination du gouvernement Netanyahou. Les opposants ou les militants en défaveur du premier ministre sont représentés écrasés sous le poids de cette tyrannie de la majorité qui cherche à continuer voire à intensifier la guerre avec la Palestine et qui mène une politique conservatrice et autoritaire visant à refuser les différentes formes d’orientations sexuelles autres que l’hétérosexualité. Les personnages sont disposés de part et d’autre du monument en ruines qui fait penser à une institution officielle, comme on en trouve dans les pays démocratiques. La femme qui en sort diffère des autres personnages parce qu’elle porte le voile ce qui signifie qu’elle est sûrement de confession musulmane. Avec son fils, elle quitte les lieux en direction de la Palestine une terre musulmane à l’inverse de l’Israël un État juif.  Par conséquent, à l’aide de cette caricature, l’auteur dénonce les ambitions de Benyamin Netanyahou qui pourraient bien compromettre la démocratie en Israël, un pays déjà divisé par la guerre.

Paul Jacamon

Les bolsonaristes tentent un coup d’État

Tout d’abord, présentons ce document. Le matériau que nous allons étudier aujourd’hui est un dessin de presse s’intitulant « Brésil : Les Bolsonaristes tentent un Coup d’état ». Cette œuvre réalisée par le célèbre caricaturiste Herrmann est parue sur le site de la Tribune de Genève ainsi que, dans une variante très similaire, en une du journal Le Monde le 11 janvier 2023. Hermann est un dessinateur suisse qui a travaillé dans de grands quotidiens de son pays en langue française comme l’Hebdo ou La Liberté. Il dessine actuellement pour La Tribune de Genève et ponctuellement pour d’autres journaux suisses ou français, comme dans le cas présent.

Voir le dessin sur le site de la Tribune de Genève

Le dessin a vu le jour dans un contexte particulier et historique au Brésil. En effet, suite aux élections brésiliennes ayant opposé le président sortant Jair Bolsonaro et le candidat fraichement élu Lula da Silva, de nombreuses tensions règnent au sein du pays, notamment à cause de la longue contestation des résultats de la part de l’ancien président. Cela aura pour cause de créer une volonté de soulèvement chez une partie de la population, engendrant une tentative de coup d’état.

Continuons maintenant avec la description de la caricature. Au premier plan, on remarque un groupe de 8 militants brésiliens, hommes et femmes, tous vêtus de jaune et de vert, les deux couleurs du drapeau du Brésil. Ces derniers marchent tous dans la même direction, avec, pour certains, une grande banderole dans les mains. Cet étendard bicolore qui est fièrement brandi est composé de 3 bandes horizontales représentant, certes, le drapeau du pays, mais faisant surtout allusion à la célèbre écharpe présidentielle qui est exactement dans les mêmes dispositions. Parmi le groupe, on voit également, au centre, un vieil homme serrant son poing et ayant un outil de destruction : une batte. On découvre aussi que ce même homme dit « Avec Bolsonaro au pouvoir, ça ne serait jamais arrivé ! ». On comprend donc qu’il est un soutien du président ayant perdu, Bolsonaro, et qu’il regrette sa non-élection. De plus, on observe un autre homme lancer une lourde et grosse pierre vers l’avant. Si certains des participants arborent un sourire, d’autres ont l’air d’être plus contrariés, mécontents, et même révoltés, à l’image de la femme blonde au milieu qui lève son bras et qui semble crier. A l’arrière-plan on aperçoit la fameuse Place des trois pouvoirs à Brasilia, la capitale brésilienne. Plus précisément, il s’agit du Congrès national, caractérisé par son architecture très moderne. A gauche, la coupole convexe abrite le Sénat, et à droite, la coupole concave renferme la chambre des députés. Entre ces deux bâtiments, symboles forts de la démocratie brésilienne, il y a les deux tours de 28 étages qui ne forment rien d’autre que l’Annexe, composée des bureaux des démocrates. Finalement, on voit qu’autour de ces trois bâtiments, il y a une énorme foule de manifestants semblables à ceux décrits précédemment. Cette scène où le jaune et le vert, faisant référence au Brésil, dominent, nous montre que les militants sont unis, fiers de leurs couleurs et ayant un objectif commun. On identifie donc qu’il s’agit de l’incident, considéré comme une tentative de coup d’état, survenu au Brésil le dimanche 8 janvier 2023, soit 3 jours avant la publication de la caricature.

Terminons avec l’interprétation de cette caricature. On peut tout d’abord évoquer la présence de la banderole faisant référence à l’écharpe présidentielle. Le fait que les militants brandissent cette banderole montre qu’ils n’ont toujours pas accepté le résultat des élections. En effet, à l’image de Bolsonaro qui a, pendant plusieurs jours, contestés les résultats, les protestataires considèrent les élections comme truquées et frauduleuses. On rappelle que le 30 octobre 2022, à l’occasion du second tour de ces élections présidentielles, c’est Lula, de gauche, qui a été élu démocratiquement avec 50,9% des voix, contre 49,1% pour Bolsonaro. Bien que cette différence puisse paraitre minime, cela représente plus de 2 millions de voix à l’échelle du pays. De plus, les élections brésiliennes étaient libres et globalement justement organisées. Les manifestants, ou plutôt les soutiens d’extrême droite de l’ancien président, ont donc pris, pendant plusieurs heures, le contrôle des lieux du pouvoir brésilien. Conformément à ce que le dessinateur souhaite montrer, l’homme lançant une pierre et celui ayant la batte mettent en évidence, qu’au-delà d’une prise de contrôle, cet évènement violent était un véritable saccage. Les partisans de Bolsonaro ont effectivement dégradé beaucoup de matériel, bureaux et les principes même du système démocratique. Ce chaos nous rappelle d’ailleurs la prise du capitole aux États-Unis, un an plus tôt. Les raisons de cette attaque et de ces dégradations étaient les mêmes, c’est-à-dire un mouvement de contestation initié par le candidat lui-même, dans ce cas Donald Trump. Or on sait que pour la démocratie, la paix et pour que le processus d’investiture d’un nouveau président se déroule correctement, la reconnaissance claire et formelle de la défaite par le perdant est nécessaire, ce que Trump et Bolsonaro n’ont pas fait, créant ainsi une révolte de leurs fidèles ainsi que d’énormes tensions au sein de la société. Pour poursuivre, il y a le discours d’un des casseurs à analyser. Le militant affirme que si Bolsonaro avait été élu, une telle situation de désordre ne se serait jamais produite. A travers cette phrase centrale, Hermann dénonce la mauvaise foi, la malhonnêteté et le manque de réalisme des soutiens de Jair Bolsonaro. Les manifestants engendrent une situation de crise politique, de vandalisme, de vol et de haine et ils rejettent, malgré tout, la faute sur Lula qui n’a pourtant intégré sa fonction de président que le 1er janvier 2023. De plus, il est évident que si leur candidat avait été élu, ils n’auraient pas agi d’une telle manière. Néanmoins, c’est peut-être le camp adverse qui aurait commis de tels actes, la situation aurait donc été la même.

Pour conclure, on peut dire que le Cartooniste Hermann a voulu critiquer et mettre en avant un des jours noirs de la démocratie au Brésil, à travers son dessin de presse. Cet évènement aura révélé certaines limites et lacunes de la démocratie.

Hugo Koczy

Qatargate, le scandale inévitable

Cette caricature a été réalisée par Tom Janssen, un dessinateur éditorialiste néerlandais. Il travaille pour le quotidien national néerlandais Trouw, et aussi pour l’Association néerlandaise de la presse. Tout au long de sa carrière, Tom Janssen a caricaturé un grand nombre d’hommes politiques nationaux et internationaux. La plupart de ses dessins sont des caricatures simples et drôles qui donnent des commentaires pointus sur l’actualité, sans être agressif, controversé ou offensant. La caricature provient d’un article intitulé « « Qatargate » : le scandale inévitable » publié dans le journal Courrier International, le n°1680, datant du 15 janvier 2023.  Il a été publié initialement par  Voxeurop en décembre 2022. Cet article parle de l’affaire de corruption « Qatargate » qui a frappé le Parlement Européen début décembre 2022.

Voir le dessin sur le site de Courrier International

            Cette caricature montre un Qatari, un habitant du Qatar, habillé d’une thobe ou dishdasha, l’habit traditionnel, qui est une longue chemise blanche descendant jusqu’aux genoux. Le Qatari est debout en train de pêcher, il porte des lunettes de soleil ce qui donne l’impression qu’il est vraiment décontracté. A côté de lui se trouve un petit seau rempli de petits poissons, avec un poisson gisant au sol. Le Qatari tient dans ses mains une canne à pêche, avec au bout un hameçon qui tient, non pas un appât, mais une liasse de billets. Cette liasse est suspendue au-dessus d’une étendue d’eau, se trouvant aux pieds du Qatari. Sur l’étendue se trouve une dizaine d’étoile jaune, ce qui fait que la couleur bleue de l’étendue d’eau et les étoiles représentent en réalité le drapeau de L’Union Européenne.  Le petit panneau avec écrit dessus « European Parliament » (Parlement Européen) montre que cette étendue d’eau représente le Parlement. Il y a un vrai contraste entre les couleurs blanches qui habillent le Qatari, et les couleurs foncées du bassin d’eau. Cela attire directement notre regard vers l’étendue d’eau, ce qui permet à la personne qui regarde cette caricature de situer le lieu représenté. Cette caricature contient peu de texte, seule la pancarte avec écrit Parlement Européen, et sur le Qatari, le mot Qatar, qui montre que le Qatari ne représente pas seulement un habitant mais tout son pays.

            Au début du mois de décembre, L’Union Européenne est frappée par un scandale. Six personnes ont fait l’objet d’une perquisition après avoir été inculpées dans une affaire de corruption, « blanchiment d’argent » au profit du Qatar. La principale suspecte reste la vice-présidente grecque du parlement, Eva Kaili, qui s’était rendue au Qatar en novembre. Ces personnalités exerçant un rôle stratégique au sein du Parlement sont suspectées d’avoir favorisé le Qatar dans les décisions économiques et politiques européennes. Après 16 perquisitions, en tout 1,5 millions d’euros ont été découverts dans les appartements des membres du Parlement. De plus, des sacs remplis de 150 000 euros ont été retrouvés dans l’appartement de la vice-présidente. En dessinant cette caricature, Tom Janssen, montre bien cette histoire de corruption avec le Qatar qui est en train d’appâter le Parlement avec des liasses de billets. Le dessinateur a voulu dénoncer ce scandale avec une touche d’humour. Cette affaire dépasse largement la simple question du lobbying. Pour autant, certains eurodéputés estiment qu’elle a révélé des failles sur la transparence sur l’institution, tout en argumentant que mettre en place des règles plus strictes permettraient de réduire les risques. La réforme des règles de transparence devrait animer les débats dans l’hémicycle durant les prochains mois.

          Pour conclure, avec sa caricature Tom Janssen dénonce bien le scandale du « Qatargate » avec une touche d’humour. Cette histoire montre que la transparence de l’Union Européenne n’est pas tellement présente, et qu’il faut entreprendre certaines réformes afin d’éviter ce genre de corruption à l’avenir.

Jeanne Gross

America great again ? !

Ce dessin est une caricature de Dario Castillejos, un dessinateur mexicain travaillant pour des journaux locaux comme El Imparcial de Oaxaca et pour les magazines Foreing Affairs Latinoamerica et Courrier International.   Il est le président de Cartonclub, le club de la caricature latino-américaine. Il est aussi membre de Cartooning for Peace.  Et il a eu de nombreuses récompenses pour ses caricatures comme pour avoir promu la paix entre Israël et la Palestine. Cette caricature a été publiée le 7 janvier 2021 sur le blog de Cartooning for Peace avec le titre de « America, great again ?! »

Voir le dessin sur le blog de Cartooning for Peace

 Le 6 janvier 2021, les partisans de Donald Trump ont pris d’assaut le Capitole dans le but de contester les résultats des élections présidentielles de 2020, qui ont porté Joe Biden au pouvoir.  Le président sortant Donald Trump invite ses partisans à attaquer le Capitole afin d’invalider les résultats des élections.

Au premier plan on peut constater que le sol est dénué de verdure, le terrain dépouillé évoque un champ de bataille.  Au second plan, on peut voir à gauche un Trump géant habillé d’un costume noir et d’une cravate rouge. Le rouge étant la couleur la plus présente dans le drapeau des républicains mais qui peut aussi représenter la violence. Donald Trump tient dans sa bouche le drapeau des républicains, un fond rouge avec des biais bleus et des étoiles. Il est porté par ses partisans qui l’utilise comme un bélier. Parmi eux, un homme tout à droite porte la tenue blanche avec une cagoule blanche caractéristique du Ku Klux klan, un groupe de suprématistes blancs. Cette tenue est le seul élément blanc de la caricature. A droite de ce dernier, on peut voir un homme portant une cagoule et une veste verte. Devant lui se trouve un homme avec un bonnet rouge foncé et un sweat à capuche vert et un pantalon noir.  Devant lui se trouve un homme avec une grande barbe . À sa droite, on peut voir un homme avec un foulard brun sur la tête et des cornes sur ce dernier. Devant lui, on peut voir un homme avec une casquette violet foncé et blanc. Et le dernier homme porte un pull à capuche rose foncé. On peut remarquer à droite la Maison-Blanche. Cette caricature montre ce qui s’est passé le 6 janvier 2021. A l’arrière-plan, un ciel bleu tirant plus vers le gris vert avec énormément de nuages vers le bas. Les autres couleurs sont plus sombres et plus ternes. Les nuages bas assombrissent énormément la caricature et lui donne un côté apocalyptique.

Ce dessin critique de manière humoristique l’action des partisans de Trump au Capitole en exagérant la scène. Le fait que Trump serve de bélier permet de montrer qu‘il invite ses partisans à faire cet assaut du Capitole tout en semblant être passif. Le fait que ce dessin soit très sombre et possède si peu de couleurs vives souligne le chaos que cette situation a généré à Washington. Ce manque de couleurs permet de mettre en avant les éléments importants comme le drapeau des républicains. Mais cette caricature permet aussi de voir que même si des élections sont faites de manière démocratique des personnes représentatives de mouvements extrêmes la remettent en question.

Pauline Tannacher

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer